Bonjour !!
Après 1 semaine de pause et de vacances, c’est le retour de la newsletter des Talents Narratifs.
Et je suis heureux de vous revoir.
Cette semaine, j’ai passé 2 jours entiers sur les chiffres d’affaires des cabinets de recrutement.
Mon but ? Connaitre les tailles de marché et les acteurs qui comptent.
Je vous ai préparé une belle analyse.
Au programme:
du CA, des euros, de la tune des cabinets de recrutement. Les leaders, les challengers: vous saurez tout
des news du marché: un jobboard qui lance un ATS, Welcome qui fait une acquisition en France, un podcast déjanté, une amende pour LinkedIn
Du lourd.
Allez bonne lecture.
On s’amuse bien à Marseille 😅.
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Et vous êtes de plus en plus nombreux à le faire.
Et cette semaine un grand merci à Xavier Harlay de UpperTeams, Dorothée Lagarde, Marie Maze-Sencier de Uptoo, Edouard Vaudour de Kalent, Jean Ghislain de Sayve de Hunteed, Anne Trinquet de Winsearch, Daniel Welcker du cabinet Welcker, Bastien Tellier de Vivaldi RH et David Pontalier de Handshake.
Si vous aussi, vous voulez me soutenir, c’est ici. 👇👇
Le sponsor de cette semaine, c’est HireSweet Software
HireSweet Software c’est l’ATS et le CRM pour les acteurs du staffing (Cabinets de recrutement, intérim, ESN et équipes de recruteurs internes).
Leurs clients sont variés avec HumanSkills/Aravati mais aussi SFEIR ou Octo ou le groupe Adequat et Slash Interim (et bien d’autres).
Ce qui les distingue ?
une brique matching de candidats issue de 8 ans de R&D
un module de séquençage (“à la Waalaxy”) de mails qui permet de doubler les taux de réponse avec des séquences automatisables et personnalisables (je vous ai parlé ici du Candidate Relationship Management)
des automatisations sur toute la chaine et surtout un outil interconnecté avec les autres outils du marché (LinkedIn/Whatsapp/HelloWork/Lusha/Kaspr…)
Et derrière, il y a une super équipe avec Paul Bachelier et Mathieu Marseille.
Vous pouvez y aller de ma part, je les connais bien :).
L’écosystème des cabinets de recrutement: vous saurez tout !
Je vous ai donné les tendances du secteur des cabinets de recrutement la dernière fois.
Avec une analyse simple et qui se retrouve sur les 3 principaux acteurs du recrutement en France.
-17%.
C’est ce que Robert Walters, Hays et Page Group ont annoncé en France.
Pour l’édition de cette semaine, j’ai voulu comprendre la taille du marché des cabinets de recrutement en France et les classer en 4 grandes catégories:
les leaders
les acteurs de l’intérim qui font du cabinet
les chasseurs de tête de haut niveau
les challengers français
Je me suis donc penché sur les chiffres d’affaires des grands acteurs anglo-saxons et celui de ses challengers français.
J’ai aussi voulu comprendre la taille globale du marché des cabinets de recrutement en France.
C’est un chiffre que j’ai eu du mal à trouver après avoir lu des dizaines d’études… et demandé à Chat GPT.
Mais, si on considère uniquement le marché des cabinets de recrutement, le chiffre le plus réaliste que j’ai trouvé: 1,5 milliard d’euros (étude BusinesssCoot - je mettrai pour mes abonnés payants, toutes les études que j’utilise).
J’ai aussi essayé d’enlever l’intérim des CA mais c’est hyper compliqué comme tout est mélangé. D’autant plus que ces dernières années, les cabinets se sont diversifiés à fond (RPO, interim, management de transition…).
Donc toutes mes excuses si tout n’est pas exact mais ce qu’il faut surtout faire, c’est regarder les ordres de grandeur.
Les leaders anglo-saxons
Ils sont soit anglais (Hays, Michael Page et Robert Walters) soit américains (Robert Half). Et ce sont eux qui dictent le marché avec des CA qui dépassent largement les 50 millions d’euros.
Le leader du marché est clairement Michael Page et ce, depuis déjà des années.
Michael Page en France (donc sans Page Personnel). C’est le plus complexe à faire car ils ont plein d’entreprises. 7 sociétés qui font 70 millions d’euros au total en France (en incluant Page Personnel on dépasse les 350 millions).
Robert Walters: 81 millions en France contre 82 en 2022. L’activité se maintenait jusqu’à 2024 et une baisse de 17%.
Hays : On s’approche des 100 millions d’euros en France (attention ici, ils ont beaucoup développé l’intérim).
Robert Half: 61 millions d’euros. Robert Half a connu ses belles années en 2018 avec presque 95 millions de CA. Depuis il est resté autour des 60 millions.
Les 4 ensemble dépassent 20% du total français. Et quand je vous disais que leur situation reflète forcément l’état du marché, leur impact n’est pas négligeable.
Les acteurs de l’intérim qui font du recrutement de cadre
Les sociétés d’intérim ont beaucoup développé la partie cabinets de recrutement notamment par de nombreuses acquisitions. Et ici, 2 acteurs se dégagent, Actual et Menway.
Actual Talent : c’est la nouvelle entité d’Actual sur toutes les activités de recrutement qui regroupe tous les acquisitions de Samuel Tual: CCLD (environ 10 millions de CA), Clementine (2 millions), Kobaltt (40 millions) et Talent People (12 millions). On atteint une entité qui devrait faire dans les 60 millions d’euros combinés.
LHH: LHH est la partie cabinet de Adecco. C’est 65 millions d’euros mais à ce CA, il faut soustraire une vingtaine de millions sur des activités d’outplacement/accompagnement/Conseil.
Le CA n’a fait que baisser depuis plusieurs années. L’activité d’exec qui regroupe les anciennes marques, Badenoch&Clark et Spring, n’est pas au mieux.
Menway: Menway c’est 180 millions d’euros de CA au total mais sur les activités de cabinet de recrutement qui sont regroupées sous la marque MacAnders Executive Search, c’est une grosse dizaine de millions d’euros. La stratégie d’acquisition de Menway permet de développer assez rapidement ce chiffre d’affaires.
Il faudrait ici inclure aussi les parties exec de Randstad et Manpower. Je n’ai pas les chiffres détaillés malheureusement.
Ce segment du marché représente 15% du marché.
Les chasseurs de tête haut niveau
Ces acteurs ont une stratégie simple: de faibles volumes avec des honoraires élevés. Cela ne les empêche pas d’être rentables et très résilients même dans des marchés difficiles. Il y a un seul acteur français mais là encore, il fait beaucoup moins que les américains, très forts sur ce segment du marché. Un leader se dégage, Korn Ferry qui fait presque le double du 2e.
Eric Salmon: le seul vrai français de la liste, il fait 12 millions de CA (pour un résultat de 1 million d’euros). Un CA stable autour des 10 millions depuis 4 ans.
Egon Zehnder: C’est 883 millions au global et surtout 42 millions en France.
Korn Ferry: le leader de la chasse exec en France, c’est 73 millions. Et en plus, même dans un marché tendu, il progresse.
Russell Reynolds: L’autre américain, c’est 25 millions de CA. Par contre, lui, il a clairement baissé sur le marché français. De 30 à 25.
Spencer Stuart: le dernier américain, c’est 26 millions. Comme Korn Ferry et Egon Zehnder, le CA n’a fait que progresser depuis 3 ans.
Heidrick & Struggles: c’est le dernier mousquetaire de la chasse de tête à l’américaine. On est sur une taille similaire à Spencer Stuart avec une petite vingtaine de millions de CA. Au global, 1 milliard de CA.
Au total, la chasse de tête sur des cadres dirigeants, c’est presque 200 millions d’euros soit 14% du marché des cabinets. Je trouve ce chiffre bluffant par rapport à la taille de ce marché et au potentiel.
Les challengers français
Ce sont des acteurs qui challengent les mastodontes anlgo-saxons sans être adossés à un groupe d’intérim. Ils se font seuls. Ils dépassent rarement les 50 millions d’euros (Fed le fait) mais ils croient très vite (comme pour Linking Talents, 49% de croissance entre 2022 et 2023).
Tous ces acteurs dépassent ou atteignent les 20 millions d’euros de CA à minima.
Lincoln : 42 millions d’euros - Grosse croissance de cet acteur historique dirigé par Matthieu Beaurain passé de 28 millions à 42 en 3 ans (avec des acquisitions notamment).
Grant Alexander: voilà aussi un beau challenger français, présent sur le marché depuis déjà plus de 30 ans. Le CA est de 26,5 millions d’euros. Le cabinet a développé pas mal d’expertises depuis la chasse. Interim, management de transition, conseil.
Linking Talents: L’entreprise de Joseph Calen est devenue officiellement un champion de la croissance reconnu par le Financial Times avec un CA de 26 millions d’euros. Une croissance continue depuis 5 ans.
Anywr: Après avoir racheté Solantis et être tout récemment sorti d’une procédure collective, l’ancienne Cooptalis va pouvoir retrouver du poil de la bête. Le CA est de 32 millions d’euros en 2023.
Fed Group: 63 millions d’euros en 2023. 2 années difficiles après un pic de CA à 80 millions en 2022. Mais c’est un acteur qui compte dans le paysage français.
Skills : 200 collaborateurs et surtout presque 28 millions de CA. Un acteur peu connu dans l’écosystème mais qui monte et monte depuis Lyon.
Uptoo: le cabinet fondé par Didier Perraudin a atteint les 22 millions d’euros uniquement sur la verticale des commerciaux avec une diversité de source de revenus (formation, plateforme…).
Je pourrais citer d’autres challengers français ici comme Morgan Phillips, Groupe Teaminside, Fab Group, Silkhom (10 millions) mais qui sont en-dessous des 20 millions d’euros.
Leur challenge ? Continuer à grossir dans un marché compliqué et se réorganiser.
40% du marché pour les cabinets anglo-saxons
En synthèse, le marché des cabinets de recrutement est un marché dominé par des acteurs anglais (principalement) et américains. Quelques challengers français essaient de tirer leur épingle du jeu.
Korn Ferry est à plus de 73 millions, Hays, 100 ou encore Page Group, plus de 300 millions en France ou encore Robert Walters à 80. La somme des 4, c’est plus de 600 soit 40% du marché.
On n’est pas au niveau de LinkedIn qui écrase le marché des jobboards mais c’est intéressant.
En vrac, des news fraiches du marché
Il se dit que Figaro Classifieds penserait à lancer un ATS intégré avec ses outils.
Confirmation à venir et dans tous les cas, un ATS à rajouter à mon analyse.
C’est une stratégie qu’un autre concurrent, HelloWork a aussi adopté avec son ATS proposé automatiquement dans toutes ses offres.
Welcome To The Jungle fait l’acquisition de Lymia, l’outil qui fait de la recherche sur les ATS en natif.
C’est tout frais et Jérémy Cledat l’a annoncé hier.
Mouve intéressant pour Welcome dans ce qu’ils proposent aux entreprises notamment avec leur ATS, Welcome Kit. Mais est ce que cela ne ressemble pas à du Acqui Hire ? Autrement dit WTTJ achète surtout des gens plus qu’une entreprise…
LinkedIn reçoit une amende gigantesque en Irlande pour sa gestion des données en Europe (310 millions d’euros). Une plainte initiée par un collectif français.
Jacques Froissant nous raconte toute l’histoire.
Quelles seront les conséquences pour LinkedIn dans sa gestion des données utilisateurs ? Les outils qui s’appuient sur LinkedIn ont peut-être des soucis à se faire…
Pour terminer, j’ai enregistré un épisode du podcast Prolongation(s) by HelloWork avec le DRH monde de L’Oréal, Jean-Claude Le Grand et c’était épique. Garde du corps pour m’accompagner, moquette, personnage haut en couleur, maillot de l’OM.
L’épisode vaut son pesant d’or.
=> Jean-Claude Le Grand - DRH Monde de L'Oréal: l'homme d'une seule entreprise !
Merci à tous ceux qui ont interagi avec moi suite au partage sur les ATS !
Merci donc à Léo Bernard, Paul Bachelier, Geoffroy Saint Antoine, Vanessa Perillat, Inès Plocque, Léa Dinh, Aurélie Peyriere, Jacques Raud et Gavin Johnston.
Et bonne journée !
Laurent
@laurent Très vexée de ne pas figurer dans les challengers français...