Bonjourrrrrrrr !!
Après la publication de mon article sur les nouveaux outils d’IA qui spamment les recruteurs, j’ai eu pas mal de retours de recruteurs offusqués.
Mais il faut se rappeler d’une chose: les candidats.
Car pour pas mal de candidats et notamment les étudiants, ces outils fonctionnent.
Ce retour me l’a rappelé.
Si les étudiants ne parlent que de cet outil. Il y a bien une raison :)
Cette semaine, je parle de l’influence RH/recrutement.
Qui en fait ? À quel prix ? Les acteurs ? Les problèmes éthiques…
Mais je vous donne des news sur le marché: un classement sur la notoriété des jobboards, un article dans Le Monde sur Welcome et 2 collectifs qui s’accrochent sur LinkedIn.
Allez.
Bonne lecture !
PS: j’en profite pour vous annoncer que le TalentLab est complet et archi complet ! 150 personnes ! RDV le 29 avril pour les inscrits :)
Ils me soutiennent avec 6 euros par mois ! Et pour ça, merci !
Cette semaine, c’est un soutien de taille avec Christina Rounord du cabinet One Tilt.
Un grand merci Christina.
4400 abonnés, vous êtes plus de 120 avec 6 euros par mois à me soutenir !!
Merci à mes 120 fidèles.
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Un nouveau partenaire qui change les règles : Koann
Vous connaissez Tinder ? Vous connaissez Welcome to the Jungle ?
Imaginez les deux réunis, mais pour l’emploi. Et avec un cerveau dopé à l’IA.
C’est Koann avec son fondateur, Eric Reocreux.
Koann, c’est l’ATS mobile-first qui réinvente l’accès à l’emploi avec une approche comportementale, ludique et intelligente (en partenariat avec le CNRS quand même !)
Candidats, recruteurs, centres de formation, agence d'intérim, tout le monde est sur la même app.
Matching affiné par l’IA, expérience gamifiée, appli 100% mobile (et addictive, mais pour de bonnes raisons).
Objectif ? Engager les talents là où ils sont vraiment… sur leur téléphone
Résultat ? +80 000 utilisateurs et des clients comme Adecco, IFAG, Décathlon, ...
Et le petit plus ?
Une brique IA intégrée pour automatiser les visios, générer les offres d’emploi, gérer les entretiens et multidiffuser.
Bref, du sérieux, sans se prendre au sérieux.
=> Je découvre Koann avec Éric
Focus les influenceurs RH/recrutement
Il y a quelques semaines, j’ai participé à un webinar sur les influenceurs RH/recrutement et le sujet m’a beaucoup plu. Merci
pour l’invitation.Du coup, j’ai voulu comprendre cet univers impitoyable dans lequel je nage pour vous expliquer ce qu’il s’y passe.
Combien on gagne ? Les pratiques ? Les acteurs ?
Bref, voici donc une belle plongée dans l’univers des influenceurs RH/recrutement.
De quoi parle-t-on ?
L’influence RH/Recrutement est de mon point de vue positive si elle est authentique et alignée avec les valeurs de la personne. Si c’est juste pour faire de la thune, cela devient compliqué sur la durée. Car l’influence est un terme qui a été détourné de son sens originel, mais pour moi, c’est quelque chose de positif.
On influence des personnes pour mener des actions précises et souvent positives (j’essaie de pousser par l’influence ma fille à faire ses devoirs… je n’y arrive pas toujours).
Depuis l’ère Insta et les Influvoleurs de Booba, on a perdu ce sens positif de l’influence. Désormais, certains parlent de créateur de contenu.
Moi, je continue de parler d’influence.
Et d’influence sur LinkedIn en particulier.
Pour illustrer mon point, je vous présente mon plus gros foirage dans l’influence.
Tout commence en février 2022.
Mon histoire avec l’influence
Février 2022, ça fait 1 an que j’ai vendu l’école du recrutement. J’ai lancé un podcast d’histoires d’entrepreneurs.
Mais j’ai mal à trouver un modèle économique. Je fais des petites choses à droite et à gauche. Et dans ces petites choses, il y a des posts LinkedIn sponsorisés.
Je reçois un message de Ruben Taieb qui me dit: on fait une opération pour la boite de coaching de David Laroche, Paradox (j’ai appris par la suite que Paradox et David Laroche sont des personnages clivants).
Après quelques hésitations, j’accepte.
Je me retrouve avec plus de 20-30 personnes sur un groupe Whatsapp. Que des gens très connus sur LinkedIn… et moi. C’est un tapis de bombe qu’on lance en mars 2022.
Le post est payé 1 500 euros.
Je le fais mais je me rends compte que le fond comme la forme ne me vont pas. Mais j’ai accepté, je ne peux plus reculer.
Le post sort.
Je me prends des MP de personnes de ma communauté du genre “nonnnnn … pas toi !”.
Pas un mais des dizaines de mails. Je réalise l’ampleur de ma connerie.
Je me suis promis une chose, ce jour-là: faire uniquement des posts avec des entreprises avec lesquelles je suis aligné pour des services/produits que j’utilise.
Cette “histoire” a façonné ma réflexion sur l’influence et notamment sur l’influence dans le recrutement.
L’influence Recrutement/RH
En France, il y a environ une centaine de personnes qui sont “classées” influenceur sur la thématique. C’est Favikon qui le dit.
Le classement vaut ce qu’il vaut. C’est avant tout une façon de dire que c’est cool d’y être. Les critères sont assez obscurs, j’ai essayé de m’y plonger mais je n’ai pas compris grand chose.
Leur algo évalue la communauté, l’engagement et les impressions pour faire simple. Comment ils évaluent les impressions en sachant que c’est une donnée qui est uniquement accessible aux personnes concernées est un grand mystère.
L’intérêt de ce classement ? Une validation sociale. C’est tout.
Bref, si on fait un gros trait, on a 50 personnes qui influencent en recrutement et 100 en RH.
Et ne me demandez pas qui :) , ce n’est pas le sujet.
Dans l’influence RH/recrutement, il y a donc les collaborations rémunérées et donc des agences spécialisées, LinkedIn B2B qui proposent ces services.
Elles sont nombreuses mais sur la verticale RH, il y en a 3 principalement:
Obvious avec Marc Richard qui gère Mickael Sayad (et d’autres).
Freezbee avec Hugo Bentz qui gère Pierre Allain et d’autres
Les années folles avec Julien Morisson qui a Nicolas Pasetti, Laura Pedro, Flaurent Vuillier et d’autres (ils ne sont pas tous sur l’image ci-dessous).
Le prix des influenceurs
Comment concrètement une campagne se passe.
Les agences B2B contactent les influenceurs et leur proposent des campagnes suite à des demandes des entreprises.
“Tu fais un post LinkedIn pour telle entreprise contre rémunération.”
Grosso modo, les prix varient de 300-400 euros à 3000 euros le post et l’agence prend 20-30% sur le prix de l’entreprise au départ.
Dans un épisode du podcast de Christophe Patte dédié à l’influence (T’as raté le coche), Karim Hechmi (dit Tonton Karim) annonce des campagnes d’influence avec de la vidéo à des prix entre 25 000 euros et 40 000 euros sur LinkedIn (une vidéo, ça coûte 1000 euros à produire dans les tarifs que j’ai vu).
Une cible, une communauté, un style, Tonton Karim a réellement tué le game comme on dirait avec ces tarifs.
Pour vous donner une idée plus précise de tarifs qui remettent les pieds sur terre, c’est Marc Richard de Obvious qui donnait ces prix: 30 et 40€ pour 1000 impressions.
Donc 10 000 impressions, c’est 400 euros dans le meilleur des cas.
Un exemple de campagne
Je voulais vous montrer la vie d’un influenceur de bout en bout.
J’ai reçu ce mail en octobre dernier.
J’ai dit non mais j’ai vu la campagne se dérouler sur LinkedIn. Avec Pierre Monclos notamment mais aussi Pierre Allain et d’autres personnes qui y ont participé.
L’agence Freezbee devait proposer un tarif de 500-600 euros de mémoire.
On ne va pas se mentir, le rapport coût/bénéfice est souvent intéressant surtout quand on combine avec du contenu comme l’a fait Pierre sur ce partage.
Les influenceurs au service des ATS/SIRH
C’est un phénomène qui m’a bien amusé car des nombreux “influenceurs” se sont mis au service d’ATS/SIRH de façon pérenne.. non pas sur un post mais sur plusieurs posts pendant des mois.
L’influence est un nouvel enjeu pour les entreprise qui veulent aller chercher les communautés de ces créateurs de contenu et s’inscrire dans la durée.
Il y a Léo Bernard et Teamtailor
Marie Delattre et Tellent
Ou Jarvi qui a développé tout un programme d’ambassadeurs (gratuits pour la plupart) avec ses advisors et utilisateurs.
C’est une autre façon de faire du marketing et les marques ont bien compris dans notre univers recrutement l’impact de ces créateurs. J’ai moi-même été contacté par plusieurs ATS/SIRH sur de l’influence et j’ai refusé (j’essaie de garder une certaine neutralité sur les ATS et les endosser personnellement, c’est casse-gueule).
Là où l’influence est la plus puissante, c’est avant tout dans la transmission des principes de partages sur LinkedIn.
C’est ce qu’ont compris pas mal d’entreprises.
Avec des campagnes pour les former et les amener à plus partager sur LinkedIn avec des avocats comme Charlène Hemery ou Laetitia Sylvestre.
Limites et risques de l’influence
On ne va pas se mentir, les selfies avec des textes inspirants. Ça finit par lasser.
Même dans notre petit communauté. N’est-ce pas Dominique…
On a des influenceurs sans aucune expérience RH qui donnent des conseils claqués au sol ou encore des “influenceurs” qui enfoncent des portes ouvertes à coup de pancartes et de généralités… qui parfois font le buzz.
Comme le dit Dominique : Il faut répondre à tous les candidats, il faut indiquer les salaires, c’est mal de ne pas recruter des seniors…
Regardez cette “influenceuse RH” qui n’a jamais fait de RH et qui est dans le Top 5.
Moi aussi, ça commence à me fatiguer.
Mais au-delà, il y aussi des sujets éthiques.
Jusqu’où on peut faire des posts LinkedIn pour des outils qu’on n’utilise pas ?
Le principe de l’influence c’est qu’on s’engage en tant qu’individu. Sur le plan de l’éthique, ça pose question.
Et puis, je fais un rappel aux créateurs qui font des posts payants, la loi vous oblige à signaler que c’est un contenu sponsorisé à la fin du post (Loi n°2023-451). C’est éthique et obligatoire (je dis ça mais en 2022, quand je l’ai fait, je n’étais pas parfait ! ).
Le 2e enjeu est qu’avec les changements d’algo LinkedIn et des impressions qui baissent comme peau de chagrin, pour gagner vraiment bien, il faut s’accrocher.
20 000 impressions au tarif de 40 euros l’impression, ça fait 800 euros. Mais aujourd’hui, faire 20 000 impressions, ce n’est plus si simple.
Et donc dans le meilleur des cas, 800 x 4 = 3200 euros par mois.
C’est à peu près ce qu’annonçait comme revenus en 2023, Marie Delattre dans cet article, à peu près 36 000 euros à l’année.
La meilleure stratégie pour les marques est de combiner les formats pour avoir plus de reach et pour les créateurs plus de revenus. C’est ce que Tonton Karim a parfaitement réussi à faire avec ses vidéos qui lui ramènent des revenus confortables.
Les partenariats long terme sont aussi très intéressants car Léo Bernard est associé à Teamtailor depuis presque 3 ans et il leur fait sponsoriser events, podcast et certaines prises de parole.
Bref. En dehors de la Thune pour la thune, il y a pleins de façons d’être créatif dans le petit monde de l’influence RH/recrutement.
Pour notre bien à tous. Pour le bien de nos feeds LinkedIn.
Un monde qui se structure, s’organise.
En Vrac: les news du marché
Pour ceux qui veulent que je mette en avant des news spécifiques, c’est une partie sponsorisée.
Contactez moi => laurent@lestalentsnarratifs.com
Pour le reste, place aux nouveautés !!!
Le classement de notoriété des sites emploi par LEDR
Mohamed de LEDR a interrogé plus de 471 recruteurs pour connaitre leurs jobboards préférés et il en fait un classement, un Top 7.
Et le numéro 1 est Hellowork devant Indeed puis LinkedIn. Les 3 acteurs qui trustent l’essentiel du marché des jobboards et des budgets.
Ce qui est très étonnant, c’est de retrouver le français devant les gros acteurs. Une meilleure notoriété pour le breton ?
L’article de WTTJ dans Le Monde
J’en parlais la semaine dernière mais il y a un article qui est sorti sur le journal Le Monde sur les difficultés de Welcome.
=> Chez Welcome to the Jungle, une vague de départs aux allures de plan social
Les collectifs qui s’écharpent par LinkedIn interposé
La concurrence est animée entre les collectifs de recrutement mais parfois, c’est aussi une bataille sur LinkedIn.
Navaz Houssenaly et Alexandre Demarquilly se sont “affrontés” par posts LinkedIn interposés. C’est délicieux à souhait.
Sur ce, belle journée !
Merci pour la fidélité.
Je vous embrasse.
Laurent