Bonjour !
Comment ça va ?
Je reviens de Paris de mon côté pour un A/R express.
Je bosse sur le lancement d’un podcast vidéo pour un client et c’est vraiment très très sympa (une start-up dans le recrutement).
Bref, je vous en dirais plus.
En attendant, la semaine dernière, j’ai avancé le chiffre du chômage de 15% pour les recruteurs et les résultats sont là.
152 votants, 15%.
Et pour aller plus loin, l’Ecole du recrutement a posé la même question à son audience.
Voici le résultat.
710 votants, 13%.
Au programme cette semaine:
Les gros cabinets sont à -17% en France. Mais sont-ils plus en souffrance que les plus petits acteurs ? Analyse avec ma réponse !
Les news de la semaine
Un écrivain qui écrit sur un recruteur
Les chiffres étonnants de HelloWork: le volume des offres en 2024
Merci encore !
Et bonne lecture :)
Merci à ceux qui me soutiennent ! C’est très important !
Merci à Sylvain Cambon de Challenge Recrutement qui me soutient cette semaine. Un grand merci à lui !
Pour vous aussi me soutenir, c’est 6 euros par mois. 👇👇👇
Le partenaire ? The Product Crew, un cabinet pas comme les autres !
The Product Crew, c'est un cabinet de recrutement qui ne fait aucune chasse.
J’ai eu du mal à le croire quand je les ai rencontré sur Marseille, en novembre dernier.
Et pourtant, c’est vrai !
Ils sourcent uniquement au sein de leur communauté sélective de profil Product & Tech confirmés.
Et cette communauté, c’est plus de 10k personnes, triés sur le volet:
Des profils confirmés, senior et C-level qui vont avoir de l’impact directement sur les équipes et la croissance.
Ils ont travaillé avec 800 startups et PMEs et recruté +500 PMs, Devs, Data et Designers depuis 4 ans.
Les entreprises peuvent tester gratuitement, sans exclu car ils facturent seulement si ils trouvent le bon candidat, avec une garantie de remplacement.
Et ça, ils peuvent le faire car ils ont une grosse communauté derrière.
=> Pour discuter avec eux, c'est ici :)
PS: pour sponsoriser cette newsletter, vous aussi, toutes les infos ici.
Le gros cabinets de recrutement, plus en crise que les autres ?
Les chiffres 2024 des grands cabinets de recrutement sont en train de tomber les uns après les autres.
Page et Hays, qui sont leaders en France mais aussi Robert Walters.
Page, c’est -17% au final, donc inchangé avec la partie permanente, qui est à -21% (contre -12% pour l’intérim).
Hays est à 21% au total, le -17% du 3 trimestre est devenu -21%. La dégringolade continue.
Robert Walters, en France, c’est enfin encore -17%.
Donc le chiffre de la baisse de 17% s’est maintenu pour 2 acteurs et creusé pour Hays.
Mais le sujet n’est pas là.
Est ce que les gros acteurs du recrutement ne souffrent pas plus que les autres ?
C’est une question qui est même apparue sur LinkedIn.
D’abord avec Virginie Cousin.
Je ne suis pas d’accord avec l’analyse mais le diagnostic me pose question. Je lui ai d’ailleurs répondu.
Vous allez me dire qu’elle vend son bout de gras, ce qui est logique mais comme d’habitude, mon objectif est de distinguer le signal du bruit.
Il y a eu un 2e commentaire dans ce sens là, hier sur LinkedIn, de Jérôme Audrain.
Alors la question ici: est ce que les grands cabinets souffrent plus que les autres ?
C’est une explication qui est très possible car les chiffres que j’ai de plus petits cabinets varient entre “à l’équilibre” ou un -10% (avec quand même quelques petits cabinets en souffrance).
Est ce que les grands cabinets de recrutement sont en train de changer fondamentalement ?
Pour reprendre les explications de Jérôme:
Les bons consultants fuient-ils ?
Les clients cherchent-ils des cabinets encore plus locaux, encore plus spécialisés, encore plus petits pour répondre à leurs besoins ?
Les maux des gros cabinets
Les bons consultants fuient-ils ?
C’est une question à laquelle j’ai du mal à répondre.
Tout ce que je sais c’est que le nombre de recruteurs freelance a augmenté (dernière étude d’Achil) et que le nombre de collectifs recrutement ne cesse aussi d’augmenter (j’en rajoute régulièrement dans mon listing des collectifs recrutement).
Ce que je sais aussi c’est que les consultants freelance qui réussissent et qui restent viennent souvent des cabinets de recrutement. Les autres sont déjà repartis dans ce marché aussi dur.
Donc, il y a une vraie mobilité des consultants recrutement.
Mais ce n’est pas nouveau.
Car après tout, le rôle des cabinets est de prendre des juniors et de les amener au maximum puis de les réinjecter dans le marché tout en gardant les tous meilleurs.
Combien d’anciens consultants de Michael Page sont sur le marché ? Combien d’anciens de Hays, de Robert Walters, ou Robert Half ?
Ici, on parle bien des consultants expérimentés, ceux qui facturent. Et si c’est le cas, la donne change pas mal.
L’étude de JobAdder nous dit que les cabinets de recrutement sont à 36% dépendants de 1 à 2 consultants top performers.
Et notamment dans les grands cabinets de recrutement.
Bref, si c’est le cas, cela pourrait être une 1ère explication du décalage.
Les clients cherchent des plus petits cabinets, plus spécialisés et locaux
C’est un sujet intéressant car ici, la plupart des grands cabinets ont des présences locales (ou en tout cas dans les grandes villes) et ont souvent des consultants spécialisés par métier/secteur.
Mais ils renvoient l’image de la grosse machine.
Et cet argument est d’ailleurs développé dans la dernière étude sur les cabinets de recrutement par l’APEC.
Je vous mets ici l’extrait de l’étude:
Les relations avec de petits cabinets et un lien direct, de dirigeant à dirigeant sont privilégiés…
Ici aussi, on a donc des données pour backer la 2e explication.
Mais j’ai une explication qui j’espère pourrait soutenir ma réflexion.
Les gros cabinets n’adressent pas la longue traine du recrutement
Je vais vous raconter une histoire ici.
Il s’appelle Jacques, il est recruteur freelance dans un collectif. Il est basé à Castres.
Il a une amie d’un ami qui a appris qu’il faisait du recrutement. Elle gère un magasin de jardinerie/animalerie avec 8 salariés.
Jusqu’à présent, elle n’a jamais utilisé de recruteurs pour son magasin mais depuis 6 mois, elle galère pour trouver un ouvrier paysagiste pour son rayon plante.
Elle demande à Jacques de l’aider (c’est une histoire vraie entendue il y a 2 semaines, j’ai changé les noms !).
C’est ça, la longue traine du recrutement. Un marché non adressé qui n’existait pas jusqu’à présent et que “les plus petits recruteurs” peuvent adresser.
Un marché auquel les cabinets n’ont pas accès car ils sont dans les grandes villes.
Et d’autant plus que ce sont des métiers avec des salaires et des honoraires qui se situent entre 5k et 10k maximum.
Mais on pourrait aussi trouver des métiers de responsable de magasin ou des métiers avec des salaires plus élevés.
Et ces métiers sont des métiers qui connaissent moins la crise actuellement. C’est une crise des jobs des cols blancs et pas des cols bleus.
Et tout ça nous donne une explication cohérente à ce graphique (de la même étude de l’APEC) qui rend les cabinets de recrutement fous.
Des gens qui ne recrutaient pas avec des prestataires se sont mis à utiliser leurs services. Mais pas les prestataires habituels comme les gros cabinets, plutôt les petits cabinets, les collectifs ou les freelances.
C’est bien ce que déclarait récemment Julien Badr, du Mercato, dans un podcast:
𝟴𝟬% 𝗱𝗲 nos 𝗿𝗲𝗰𝗿𝘂𝘁𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀 𝘀𝗼𝗻𝘁 𝗳𝗮𝗶𝘁𝘀 𝘀𝘂𝗿 𝗱𝗲𝘀 𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲𝗽𝗿𝗶𝘀𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗶 𝗻'𝗮𝘃𝗮𝗶𝗲𝗻𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝗿𝗲𝗰𝗼𝘂𝗿𝘀 𝗮̀ 𝗱𝗲𝘀 𝗰𝗮𝗯𝗶𝗻𝗲𝘁𝘀 𝗽𝗿𝗲́𝗰𝗲́𝗱𝗲𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁
CQFD.
En synthèse
Je vous ai abreuvé d’études et de chiffres mais gardez en tête la question initiale: est ce que les gros cabinets de recrutement souffrent plus que les plus petits acteurs ?
Ma réponse serait donc OUI pour toutes les raisons précédentes.
Car les gros cabinets s’adressent à une cible plus grosse qui a mis le frein sur les recrutements avec des prestataires et que les offres de cadres sont moins nombreuses.
Les 2 explications sur les bons consultants et les choix des clients sont à challenger mais elles rajoutent du grain à moudre.
Les news du marché
C’est une section sponsorisée de la newsletter ! Pour tout savoir, c’est ici
=> Communiquez vos nouveautés (ATS, Jobboards, cabinets, outils…).
Voici les news du recrutement de la semaine (merci aux 2 premiers outils pour la confiance):
TalentFindr.ai sort enfin de bêta ! Déjà adoptée par une centaine de cabinets, cette IA de sourcing vous ouvre l’accès à toute la base LinkedIn, avec coordonnées des candidats et relances automatisées – tout ça à moindre coût !
JobTeaser lance TalentConnect, pour simplifier et maximiser le recrutement sur les forums écoles : de la digitalisation des CV au suivi des candidatures et à l'analyse du ROI des évènements. Cette solution connecte étudiants et recruteurs pour transformer chaque forum en un vivier de jeunes talents qualifiés
En vrac
Frédéric Beigbeder, l’écrivain, a sorti un livre sur son père, Jean-Michel Beigbeder. Et Jean-Michel est un mythe parmi les chasseurs de tête. Il a tout connu. Un recruteur pas comme les autres.
Pour ceux qui veulent comprendre le recrutement à une certaine époque, le livre:
J’aime beaucoup cette feuille de route de recrutement pour les sociétés en croissance selon le stade de développement. C’est simple et efficace. Merci Dorian.
HelloWork vient de sortir ses chiffres de l’emploi sur 2024.
Jusqu’à septembre, le volume d’offres en CDI était supérieur à 2023 ! Oui, vous avez bien lu (c’est la ligne rouge).
Et la chute s’est accélérée sur le dernier trimestre, -8%. Ces CDI sont plus des remplacements que des créations d’emploi, si on les met en regard des chiffres de la DARES.
Et surtout ces CDI concernent beaucoup de cols bleus.
Allez, je m’arrête là.
Merci pour votre fidélité.
Laurent
Excellente analyse ! Très instructive merci
Je ne suis pas gros ! Non monsieur ! Enveloppé, tout juste enveloppé