Bonjour à toutes et à tous !
Me voici donc en costume à une soirée d’entrepreneurs.
Je suis là pour soutenir Marion Cosar qui, malheureusement, n’a pas gagné le prix des histoires les plus originales de rachat de boite avec l’Ecole du recrutement.
Mais cette soirée était très très sympa.
En attendant cette semaine:
analyse de fond en comble du RPO: la verticale avec le plus de potentiel dans le recrutement (chiffres, acteurs, analyse)
les news en vrac avec Indeed qui se met à dos les agences et une boite à vendre
Bref, bonne lecture !
Ils me soutiennent et ça, c’est énorme ! Merci à eux !
Me soutenir pour tout le travail que je fais ici, est un magnifique cadeau que vous me faites. Et c’est le prix de 1 café par mois (6 euros, à Marseille, c’est moins).
Alors merci à Servan Cazenave d’Aktor Interactive, Sabine Mozar de LineUp RH, Frédérick Janssens de Taylor Made Recrutement, Cyndie Roux de Cezam Recrutement, Julie Cabot de Engagé.e
Pour me soutenir. 👇👇👇👇👇👇👇👇
Le partenaire de cette semaine: HireSweet Marketplace
Paul Bachelier est donc le nouveau CEO de HireSweet (depuis la semaine dernière) et ils ont aussi dans leur offre, une plateforme qui permet de recruter des profils tech expérimentés (dev, data, produit).
C’est Mathieu Marseille qui dirige la plateforme:
+1200 recrutements réalisés et + de 200 clients en 2024
60-100 nouveaux candidats en recherche active préqualifiés toutes les semaines par nos Talent Strategist
Pricing à 15%, uniquement en cas de succès avec une garantie de 4 mois sous forme d'avoir
Bref, c’est une belle histoire qui continue et si vous voulez échanger avec Mathieu, le CEO, c ‘est ici:
=> https://meetings.hubspot.com/mathieu45
PS: pour sponsoriser la newsletter, répondez moi à cette newsletter.
Tout savoir le RPO en France: l’avenir du recrutement
Le RPO, ce n’est pas ce que vous croyez
Le RPO en France date de 2010-2011. C’est relativement frais alors que le RPO existe depuis 20 ans aux US et en UK.
Pour rappel, RPO = Recruitment Process Outsourcing.
En France, du fait de sa jeunesse, on croit que le RPO, c’est avoir un consultant dédié chez moi qui fait du recrutement avec mes équipes (ou chez lui).
Ce qu’on appelle le RUN. Recruter et produire.
Mais le RPO, c’est effectivement beaucoup plus que ça comme le soulignait Aurélien dans un post LinkedIn. C’est aussi du Build.
Et donc le BUILD, c’est toute la construction d’un process, d’une organisation de recrutement.
C’est de l’audit, de la stratégie, du conseil.
Et c’est sur cette promesse que le RPO s’est construit. Avec les années, on a pris le RPO pour simplement du RUN.
Pour faire simple, le RPO, c’est une équipe qui débarque chez vous (Selon SIA, 87% des missions sont offsite et 13% onsite d’ailleurs) pour réaliser vos recrutements et mettre en place vos process. Je parle d’équipe mais cela peut aussi être un seul consultant.
D’ailleurs le marché est très éclaté puisqu’on trouve tout le monde (cabinets, intérim, collectifs, indépendants) sur ce créneau. Un créneau en forte croissance depuis 10 ans.
Un marché en pleine croissance
Il y a 10 ans le RPO au niveau monde, c’était 1,5 milliards $. Aujourd’hui, c’est 8 milliards $.
La seule verticale dans le recrutement à avoir connu cette croissance stratosphérique.`
2021 et 2022 ont été des années exceptionnelles pour le RPO avec le Stop & Go du Covid.
Les boites ont viré une partie de leurs recruteurs pendant le Covid puis ont dû recruter en masse juste après… et le RPO s’est avéré comme la solution idéale: flexible et peu coûteuse.
Malgré un ralentissement en 2023 et une stabilisation en 2024, le RPO va continuer de grossir.
Aujourd’hui les grands acteurs du RPO dans le monde s’appellent Randstad Sourceright, Korn Ferry, Cielo, PeopleScout, Alexander Mann Solutions….
En France, le marché est dominé par de gros acteurs avec quelques challengers français.
La France, marché à conquérir
J’estime le marché du RPO en France à 200-300 millions d’euros.
Le potentiel est encore énorme car l’évangélisation qui a commencé il y a 10 ans commence à prendre et c’est un des seul créneaux sur lequel, je vois de nouveaux acteurs arriver tous les jours.
Et ici, tout le monde attaque la verticale.
Les grands de l’intérim, les cabinets de recrutement, les collectifs recrutement, les indépendants et des cabinets spécialisés.
Sur le marché français, c’est principalement du RUN qui est vendu. Mais avec un marché qui commence à s’évangéliser, il y a des acteurs qui vendent du vrai RPO.
Globalement, les TJM varient beaucoup mais sont globalement autour de 300-600 euros avec des pics à 900 euros (sur 20 jours, on est varie donc entre 4000/6000 et 18000 euros).
Avec la croissance folle de 2021-2022, beaucoup de RPO ont recruté des juniors qu’ils vendaient sans compétences aux clients ce qui a entrainé pas mal de déceptif… et des clients mécontents sur le RPO.
Aujourd’hui, avec la correction du marché et la maturité, les touristes sont partis et les meilleurs recruteurs sont restés.
Le marché est mûr pour reprendre une croissance raisonnée. Car le RPO est probablement la verticale qui va grossir le plus dans les prochaines années en France.
C’est un marché d’épicier car selon les TJM, il faut aller cherche la rentabilité mais pour un cabinet, la récurrence des revenus est importante et permet de lisser le CA.
Il y a donc plusieurs enjeux pour les acteurs de RPO :
garder et former ses consultants tout en sachant que c’est forcément un poste de transition
délivrer de la qualité avec un process automatisé (c’est là où l’IA et toute l’automatisation en cours va aider le plus)
monter en valeur en rajoutant des services (conseil, audit…)
Les grands acteurs et les challengers: anglo-saxons VS français
Ici le marché est dominé par différents acteurs en France.
J’ai un ratio un peu simpliste, je l’avoue, mais qui fonctionne quand je confronte mes chiffres à ceux vus sur Pappers.
Un consultant RPO = 100 000 euros de CA.
J’ai donc croisée les données sur Pappers avec le nombre de consultants placés retrouvés sur LinkedIn.
Les grands de l’intérim qui trustent probablement les premières places:
Pontoon Solutions (Adecco) : 26 millions de CA. Probablement le market leader en France, 100 consultants, plutôt sur des grands comptes et en volumique. Il y a une autre filiale d’Adecco qui fait du RPO, LHH avec 50 consultants. Grosso modo, pour des volumes > 150, c’est Pontoon et > à 150, c’est LHH qui fait le RPO.
Randstad Sourceright : 7,5 millions d’euros sur Pappers. Clairement le plus petit des gros de l’intérim.
Manpower Talent Solutions: 14 millions d’euros avec plus d’une centaine de consultants placés.
Mais aussi des purs players, spécialisés sur le RPO
Solantis (qui appartient à Anywr): c’est un des vrais challenger français avec presque 6 millions de CA et plus de 50 consultants placés.
Pragmatan: aussi avec un CA proche de 7 millions en 2023 avec une soixantaine de consultants.
Des cabinets de recrutement positionnés sur le RPO (les cabinets de recrutement ont investi le sujet)
Fed Inside: la filiale de Fed dédiée au RPO, est très active sur le marché.
Une trentaine de consultants RPO pour un CA de 3 millions.
Korn Ferry : c’est 73 millions de CA en France et il a 13% de RPO soit à peu près 10 millions de CA.
Hays : c’est 100 millions en France, et ils annoncent au niveau monde, que le RPO, c’est 10% des revenus, donc 10 millions.
Page Outsourcing : la filiale RPO de Page Group est aussi très active. Elle a notamment gagné le compte Safran (avec Solantis) mais de grands comptes. C’est 40 consultants placés (selon LinkedIn) ce qui nous ferait un CA de 4 millions.
Getpro: le spécialiste de la tech indépendant a environ 20 consultants RPO, pour un CA estimé à 2 millions d’euros
Actual Talent (ex TalentPeople): c’est aussi un acteur historique du RPO depuis quelques années (2004) crée comme un pure player. Avec le changement de marque. TalentPeople réaliserait 15-20 millions et j’ai retrouvé une centaine de consultants sur LinkedIn. Ce qui en ferait le 2e acteur en France.
Pepit, la marque RPO de Happy Hire, cabinet de recrutement avec 20 consultants placés et 2 millions de CA.
Des collectifs de recrutements qui s’y mettent:
GoodRecruiter: 4-5 consultants en RPO pour un CA estimé de 400 000 euros.
La Draft : presque une dizaine de personnes sur LinkedIn pour un CA autour du million d’euros pour ce collectif ! C’est le 1er collectif avec autant de RPO en France !
Et enfin, sur LinkedIn, j’ai aussi relevé des centaines d’indépendants qui font de la prestation de RPO en direct.
Comme vous le voyez, la concurrence est diffuse avec des acteurs présents sur toutes nos verticales habituelles (cabinets, intérim, collectifs, indépendants).
Le leader du marché (Pontoon) représente moins de 10% de part de marché.
Quel avenir, dans ce contexte pour le RPO ?
Le RPO, l’avenir du recrutement ?
La concurrence est donc rude sur un marché qui s’évangélise. Donc tout le monde peut manger sur cette activité.
C’est aussi une activité contre cyclique pour les acteurs qui créent du revenu récurrent. Pour les clients, le RPO a beaucoup d’avantages (flexibilité, coût) mais le désavantage de ne pas développer de compétences en interne.
Dans tous les cas, je vois un vrai avenir pour le RPO en France.
Quand j’entends un cabinet de recrutement qui vient de faire le switch sur du RPO vendre des TJM à 880 me dire qu’il n’a jamais été aussi rentable… tout en limitant le risque puisqu’il travaille majoritairement avec des freelances.
Bref, tout est encore à construire sur le RPO.
Un syndicat, une reconnaissance, des pratiques, des prises de parole, des bonnes pratiques, des formations adaptées…
Les news de la semaine
Indeed: les agences, vent debout
C’est la nouvelle qui a choqué les agences de com RH depuis plusieurs semaines. Indeed leur a annoncé, pendant un séminaire à Biarritz, que la com agence passait de 20% à 15%.
5% pour Ideuzo qui vend des dizaines de millions d’euros d’Indeed, c’est un gros trou dans les résultats.
Mais pour beaucoup, le mouve d’Indeed serait d’aller encore plus loin en confiant la gestion des comptes Indeed des clients aux agences. Aujourd’hui les CSM chez Indeed gèrent les comptes, mais beaucoup pensent que Indeed voudrait passer cette gestion aux agences qui perdraient non seulement du CA mais de la renta.
J’ai même un insider qui pense que LinkedIn voudrait faire la même chose à terme… dans un marché (et c’est unique en Europe) autant dominé par les agences de Com RH sur l’achat.
Bref, ça bouge.
Bonanza, la société de solution RH serait à vendre
C’est en tout cas visible sur la plateforme de Fusions-Acquisitions, Fusacq, où j’ai d’ailleurs trouvé pas mal d’acteurs du recrutement. Il va falloir que je creuse tout ça.
=> https://www.fusacq.com/vente-entreprise-editeur-de-logiciels-de-marketing-de-recrutement-rms-paris,79351_fr_
(les chiffres présentés matchent parfaitement avec ceux de Bonanza sur Pappers).
Quand une fausse RH de L’Oréal demande des noms de cabinets de recrutement, c’est toute la place de Paris qui commente… pour finalement réaliser que c’est un faux.
Malvina Préveaux raconte toute l’histoire ici.
Bon je vous laisse car cette édition était très dense.
Encore merci pour la fidélité.
Et la semaine prochaine, on parlera salaires si tout se passe bien.
Et n’hésitez pas à me soutenir :)